Ce lit appartient à un ensemble commandé par le magistrat Henri Hirsch qui comportait également une commode, une armoire, deux chaises et une vitrine. Ces pièces sont réalisées en 1904, peu de temps avant la disparition de Gallé. L’aube est évoquée au pied du lit par deux éphémères aux ailes diaprées et nacrées, encadrant l’œuf cosmogonique en cristal gravé d’un envol de papillons. Aux bonheur et espoir de la naissance succèdent la fragilité et l’impermanence, illustrées par le crépuscule à la tête du lit. Le grand sphinx aux ailes souples, tel un rideau qui se ferme, et à la tête inquiétante, tombe avec la nuit, sur un paysage romantique éclairé d’éclats de nacre. Il est la mort qui survient dans le cycle implacable de la vie. En choisissant le parti d’une structure épurée, inédite dans son mobilier, Gallé semble tirer profit à son tour des innovations de ses collègues de l’Ecole de Nancy, et notamment de Majorelle. Création : 1904 • Matériaux : Palissandre / Ébène / Nacre / Verre • Ébéniste : Emile Gallé